Blumen Im Topf

10,00

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Description

Ce fut d’abord en 2014 un premier EP au titre en forme d’invitation : Le Mini Cédé de Léopoldine. Trois titres furieusement barrés mais si sacrément habités qu’il était impossible de croire à un simple acte de folie one shot, à un bateau ivre jeté en pleine mare d’une chanson française alors bien trop sage.

Sauf que, sauf que… Les concerts exubérants vus ensuite, les vidéos et les spectacles, voilà qui ouvrait une autre perspective, un horizon assez inédit dans le maniement des mots français et de leurs représentations scéniques. Au lieu d’entendre Ringer et Fontaine, il faut plutôt penser Godard et Debord. Car Léopoldine HH, avec son premier album Blumen Im Topf, se réapproprie l’objet livre. De ce dernier, elle en extirpe des passages, des correspondances secrètes ô combien personnelles, puisant chez des auteurs tels que Gwenaëlle Aubry ou Olivier Cadiot une façon de dire et chanter l’intimité de son âme, mais avec cette protection littéraire lui permettant de s’y lover jusqu’à faire mine de ne pas trop en révéler sur elle-même – de la même façon que Godard s’accapare des bouts de Dostoïevski ou Mallarmé pour construire ses films, et finalement les faire siens.

Paradoxe Léopoldine HH : Blumen Im Topf se construit autour de nombreux écrivains, mais sa texture sonore cherche une cohérence entre ces différentes ombres tutélaires. Si elle et ses délicieux-facétieux acolytes (car Léopoldine est accompagnée de Michel Gilet et Charly Chanteur, et ils détiennent une importance aussi bien musicale que psychologique dans les compositions) s’amusent à jongler entre valse, chansons ou pop, un lien secret unit cette inclinaison à vouloir tout dire, tout jouer, ici et maintenant. Une proposition franche et sans concession. Blumen semblait vouloir concentrer toutes les passions orchestrales du groupe. Une ligne en creux autorisait pourtant l’album à détenir sa propre vérité, une globalité aussi ébouriffante que parfaitement limpide.